En 2011, les honoraires de Commissariat au comptes (CAC) pour les entreprises du CAC40 s’élèvent à 727 M€, en baisse de 1% comparé à 2010 expliqué notamment par le remplacement de Dexia et Suez Environnement dans l’indice du CAC40 par Legrand et Safran (honoraires de commissariat aux comptes moins élevés). A périmètre constant (maintient de Suez environnement et Dexia, hors Legrand et Safran) le marché stagne au niveau de 733,5 M€ (versus 734 M€ en 2010).
Le marché s’essouffle depuis 2008 et ne semble pas retrouver des perspectives de croissance (contrairement à la période 2003-2006, qui a correspondu aux années de passage aux normes IFRS).
Néanmoins, Mazars a atteint un record historique de ses honoraires depuis 2003 (74 M€) et aura multiplié par 2,5 ses honoraires sur le CAC40 en 8 ans.
Par ailleurs, l’année 2011 confirme la tendance haussière (+16%) des autres diligences liées à la certification (notamment des diligences réalisées dans le cadre d’opérations d’acquisitions), observée l’année dernière. Elles atteignent 99 M€ en 2011 (soit +14 M€ comparé à 2010), représentant 14% de l’ensemble des honoraires de CAC du CAC40. Le réseau Ernst & Young représente à lui tout seul un tiers de l’ensemble des « autres diligences liées à la certification ».
Tous les mandats de commissariat aux comptes arrivant à expiration suite à la clôture des comptes en décembre 2011, soit 21 mandats, représentant environ 270 m€, ont été renouvelés lors des Assemblés Générales qui ont eu lieu le premier semestre 2012.
Certes plus nuancé, le constat est le même sur les deux dernières années. En effet, sur les mandats arrivant à expiration suite à la clôture des comptes 2009 et 2010, uniquement 2 mandats sur 20 et 1 mandat sur 14 n’ont pas été renouvelés.
« Statistiquement, les chances de gain de nouveaux mandats sur le CAC 40 semblent limitées. Les Big 4 optent pour une stratégie défensive de renouvellement des mandats plutôt qu’une stratégie de conquête, dans un marché où la concurrence semble artificielle » analyse Olivier Chaduteau, associé gérant Day One*.
Mais les propositions de la Commission Européenne suite au Livret Vert sur le contrôle légal des EIP peuvent changer la donne et notamment :
« Ces mesures favorisent une concurrence accrue et limitent le chiffre d’affaires potentiels que le cabinet / réseau de CAC peut réaliser auprès d’une EIP. Elles vont indéniablement remettre en cause la configuration actuelle du marché et le business model des Big 4 » poursuit Olivier Chaduteau.
La complexité des normes IFRS, une réglementation croissante et des prix stagnant voire tirés vers le bas, menacent la rentabilité des CAC et ne leur laissent guère de marges de manœuvre. L’évolution du business model du commissariat aux comptes semble imminente et inévitable.
Mais que veulent les clients ? Les CAC doivent-ils apporter moins de valeur pour faire face la baisse des prix, auquel cas il faut repenser l’organisation du travail ou au contraire, apporter plus de valeur ajoutée pour justifier le maintien / l’augmentation des prix.
« La question sous-jacente est de savoir si le commissariat aux comptes va devenir de plus en plus perçu comme un mal nécessaire à valeur ajoutée descendante pour les clients (une « commodité ») qui, avec les problématiques de conflits d’intérêts va freiner voire stopper sur certains axes la croissance des Big 4, ou s’ils vont réussir à redimensionner par la valeur ou par la rentabilité, les technologies et le coût des équipes (recrutement à Bac +2), le « commissariat aux comptes 2.0 » et retrouver un axe de croissance nécessaire ! », conclut Olivier Chaduteau.
Ces choix stratégiques et organisationnels vont-ils différencier les Big ou vont-ils, encore une fois converger vers le même business model ?
Etude CACoCAC® 2012 : 750€HT
L’étude porte sur les 40 sociétés du CAC 40 en 2011. Les informations sont extraites des documents de référence des sociétés, de 2003 à 2011.
Pour des raisons de comparabilité, il a été tenu compte de Technip (au lieu d’Air France) sur toute la période de 2003 à 2010.
Pour chaque société, ont été extraites les informations suivantes pour chaque CAC titulaire :
Exceptions :
Les cabinets étant CAC titulaires et rachetés pendant la période étudiée sont comptabilisés sous le nom du cabinet acquéreur à partir de la date d’acquisition.